Digital native

L’enfant du numérique représente les enfants ayant grandi avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. On peut les opposer aux personnes dites immigrantes, qui sont des individus d’un certain âge, habitués au format papier et qui doivent se familiariser au numérique, notamment en utilisant des outils informatiques7.

La facilité numérique n’apparaît pas dès la naissance, mais c’est plutôt un produit de capital culturel. Selon le sociologue Pierre Bourdieu, le capital culturel est défini comme « la possession de certaines compétences culturelles et de savoirs culturels qui prévoient des modes de consommation culturelle distingués ». La connaissance de la technologie et la facilité de son utilisation sont une forme de capital social qui permet à ceux qui la possèdent de progresser dans la société. En effet, les chercheurs ont fait des commentaires sur la variabilité de l'alphabétisation technologique dans les différents groupes sociaux. Selon « Communities, Cultural Capital and the Digital Divide », Viviana Rojas appelle ce phénomène la « disposition technologique », en anglais « techno disposition ». Cette familiarité avec la technologie est l'un des nombreux privilèges accordés par le capital culturel des natifs numériques. Rojas définit la « techno disposition » comme les pratiques, les perceptions et les attitudes, l'enseignement technique, la sensibilisation de la technologie, les désirs de l'information, les exigences de l'emploi, les relations sociales avec les membres de la communauté et des organismes communautaires, et la situation géographique. La « techno disposition » ne définit pas simplement l'accès à la technologie, soutient-elle.

Si 10 % des jeunes sont exclus de la culture de masse, la plupart des digital natives ont un rapport différent à la culture :

- Ils sont multi-tâches : ils peuvent écouter de la musique tout en téléphonant et en échangeant sur messagerie instantanée. Néanmoins, même s'ils sont polyvalents, leurs usages d’internet varient selon leur milieu social. En effet, selon Pierre Mercklé et Sylvie Octobre8, les enfants des milieux populaires ont des pratiques du numérique moins variées que ceux des milieux aisés qui adoptent une pratique plus éclectique. Selon eux, la capacité à utiliser de manière éclectique les outils numériques devient une nouvelle forme de distinction qui contribue à créer une nouvelle fracture numérique.

- Les jeunes ont également un rapport au temps différent : tout va très vite avec les nouvelles technologies et la consommation à la demande. Avec le streaming, les téléchargements, ils ne sont plus dépendants comme leurs aînés des grilles de programmation de contenus culturels. C'est évidemment aussi le cas pour toutes les générations qui vivent dans le monde d'aujourd'hui mais les digital natives ne connaissent que cela9.

- Enfin, leur rapport à la lecture est différent. En effet, ils sont habitués à la lecture sur écran et pratiquent de plus en plus une lecture bondissante qui va de page en page, le plus souvent sans être approfondie. Nicholas Carr dans Internet rend-il bête ? se demande si cette nouvelle pratique de lecture « sautillante » ne sera pas dans l'avenir un handicap majeur pour pouvoir lire de façon approfondie et réfléchie (par exemple pour lire une œuvre littéraire)10.

source : Wikipédia

Suis-je un digital native ?

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